L'allocation aux adultes handicapés (A.A.H.) garantit un minimum de ressources aux personnes
handicapées reconnues comme telles par la cotorep (selon un barème) et dont les droits à l'invalidité ne sont pas ouverts.
S'y ajoute éventuellement le "complément d'AAH", destiné à permettre aux personnes adultes handicapées de couvrir les dépenses supplémentaires qu'elles ont à supporter pour les adaptations nécessaires à une vie autonome à domicile.
Elle est versée par les caisses d'allocations familiales mais financée par l'Etat.
Son attribution est subordonnée à des conditions administratives appréciées par les caisses d'allocations familiales et à des conditions médicales appréciées par la C.O.T.O.R.E.P.(Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel)
conditions d'attribution
Montant de l'allocation
AAH et retraite
Ses avantages annexes
Le complément d'allocation
Recours en cas de refus
Les textes de référence
Où s'adresser ?
plafond pour personne seule :
AAHPLAFOND
|
Ne sont pas prises en compte dans le calcul de ce plafond :
L'allocation compensatrice tierce personne,
les allocations familiales,
l'allocation de logement,
la retraite du combattant,
les rentes viagères constituées en faveur d'une personne handicapée ou dans la limite d'un montant fixé à l'article D.821-6 du code de la sécurité sociale (12000F), lorsqu'elles ont été constituées par une personne handicapée pour elle-même.
Le RMI (article R 531-10 du code de la sécurité sociale).
Lorsque les ressources, y compris l'allocation, dépassent ce plafond, une allocation différentielle est versée.Les ressources retenues pour l'appréciation de ce plafond sont "le revenu net catégoriel", c'est-à-dire après les abattements normaux de 10 et 20% sur les salaires, auxquels s'ajoutent les abattements spécifiques aux personnes invalides (frais de garde, pensions alimentaires..)
Ce sont les ressources de l'allocataire, de son conjoint ou concubin qui sont prises en compte.
Les avantages vieillesse et invalidité (maladie ou rente accident du travail) sont prioritaires sur l'A.A.H. et doivent être recherchés en premier : si ces avantages sont inférieurs au montant de l'A.A.H., une A.A.H. différentielle (voir plus loin) est servie. Si elles sont égales ou supérieures à celle-ci, tout droit à l'A.A.H. est écarté. Depuis le 01/01/99, les COTOREP n'attribuent plus d'AAH au delà de 60 ans, l'AAH à cet âge s'assimilant à une inaptitude. (voir plus loin AAH et retraite). La perception de l'aah est incompatible avec l'allocation parentale d'éducation..
Elles sont déterminées par la C.O.T.O.R.E.P.
pour devenir allocataire, vous devez être atteint d'une infirmité entraînant
La référence est le guide-barème applicable pour l'attribution des prestations aux personnes handicapées ( Décret du 04/11/1993).
Ses modalités d'utilisation sont bien précisées par la circulaire
d'application du guide-barème 93-36B du 23/11/1993.
La demande est faite :
Les documents à fournir :
Renvoyer
ou déposer les documents complets avant la fin du mois au risque de perdre un
mois de droits, car ceux-ci démarrent toujours le premier du mois du suivant.
Le décret 2001-532 du 20 Juin 2001 précise le délai de réponse maximal par défaut d'une demande d'aah :
Par la cotorep :
Art.
60. - La sous-section 1 de la section II du chapitre III du titre II du livre
III du code du travail est complétée par un article R. 323-33 ainsi rédigé :
« Art. R. 323-33. - Le silence gardé pendant plus de quatre mois par la
commission technique d'orientation et de reclassement professionnel sur les
demandes visées à l'article L. 323-11 (dont l'attribution de l'allocation pour
adultes handicapés) vaut décision de rejet. »
Par la caisse d'allocations familiales :
Art. 57. - L'article
R. 821-5 du code de la sécurité sociale est modifié comme suit :
L'alinéa suivant est inséré après le deuxième alinéa :
« Le silence gardé pendant plus de six mois par la caisse mentionnée à
l'article R. 821-6 (caisse d'allocations familiales ou MSA) sur une
demande d'allocation aux adultes handicapés vaut décision de rejet. »
Une procédure de liquidation d'urgence de la demande a été élaborée par la C.O.T.O.R.E.P. pour les personnes atteintes du S.I.D.A. ou d'une affection évolutive grave : dans ce cas, la COTOREP a deux mois maximum entre le signalement du dossier (appel du médecin ou lettre jointe au dossier)et la perception effective de l'AAH.
A
l'examen du dossier, l'équipe technique de la COTOREP va ou non convoquer le
demandeur à un entretien pour compléter son information et donner un premier
avis transmis à la COTOREP. Celle-ci va inviter le demandeur ou son
représentant à la réunion de la commission au moins 10 jours à
l'avance afin de statuer. Le demandeur peut être accompagné de la personne de
son choix. Il peut s'agir de votre médecin.(article
D.323-3-12 du code du travail)
La cotorep a alors un mois à compter de la date de la réunion pour notifier sa
décision au demandeur et à son médecin traitant ; la motivation de la
décision doit être explicite, facile à comprendre.(article
D.323-3-15)
![]() |
Un recours amiable auprès de la cotorep : le demandeur peut demander à être revu par celle-ci |
![]() | En cas de rejet du recours amiable ou d'emblée dans les deux mois de la réception de la notification de la décision (de la cotorep ou de la commission de recours amiable), le demandeur peut saisir par lettre recommandée avec accusé de réception (précisant ses coordonnées et le motif du recours) le Tribunal du contentieux de l'incapacité ou T.C.I. (dont les coordonnées sont précisées sur la notification de la cotorep) : celui-ci est alors convoqué avec le conseil de son choix auprès du TCI ; pour que les décisions du TCI soit légalement valables il faut que 4 de ses membres soient présents et parmi ceux-ci, le président et le médecin expert. Dans les 10 jours de la réunion, la notification qui doit être médicalement motivée (au regard du barème) est notifiée par recommandé au demandeur.(articles R.143-6 à R.143-14 du code de la sécurité sociale) |
![]() | Un appel en recommandé auprès de la Cour nationale de l'incapacité (articles R.143-21 à R.143.30 du code de la sécurité sociale pour la partie procédure) est encore possible dans le mois de la réception de la notification du TCI. De la même façon, le courrier doit noter les coordonnées du demandeur, les motifs du recours et les coordonnées du médecin auquel adresser les conclusions. En général, il s'agit d'un échange de mémoires écrits entre le demandeur et la Cour qui demande l'avis d'un médecin expert. La décision de la Cour nationale est transmise au TCI qui la notifie ensuite au demandeur. |
![]() | Dans les deux mois de la réception de la notification de la décision de la Cour nationale, le demandeur peut faire appel à la Cour de Cassation ; celle-ci ne délibère pas sur les aspects médicaux (sur le fond) mais sur la forme, c'est-à-dire vérifie que les procédures légales ont été respectées. |
est égal au douzième du minimum vieillesse annuel : (ou addition de l'AVTS et allocation supplémentaire)
Elle est habituellement accordée pour une durée allant de 1 à 5 ans, éventuellement renouvelable ; elle peut être attribuée d'emblée pour une durée de 10 ans si le taux d'incapacité est d'au moins 80% et que le handicap n'est pas susceptible de s'améliorer.
Elle peut être supprimée à tout moment si les conditions de non-cumul ou de ressources ne sont plus remplies et peut être révisée en cas de modification de l'incapacité de l'allocataire.
Une allocation "AAH DIFFERENTIELLE" est versée aux personnes bénéficiant d'une pension
- d'invalidité
- ou d'une rente d'accident du travail
dont le montant augmenté de l'allocation supplémentaire (ex fond national de solidarité) reste inférieur au montant de l'AAH.
Lorsque les ressources ajoutées au montant annuel de l'AAH dépassent le plafond, le montant de l'AAH est réduit en rapport.
depuis le 01/01/99 (article 134 de la loi de finances pour 1999 n° 98-1266 du 30/12/98), tout bénéficiaire de l'AAH est présumé inapte au travail dès l'âge de 60 ans.
Les textes ci-dessous s'appliquent :
- aux personnes atteignant l'âge de 60 ans à partir du 01/01/99.
- et pour ceux qui ont atteint 60 ans avant cette date, à l'échéance de la période d'attribution de l'AAH par la COTOREP.
Selon la direction de la sécurité sociale :
-pour les bénéficiaires de l'AAH au taux de 80% (article L 821-1) :
.s'ils ont cotisé à l'assurance vieillesse par leur travail, ils toucheront leur retraite au temps plein (pas de coefficient minorateur : voir inaptitude) en fonction du nombre de trimestres cotisés ; selon le mécanisme de plafond (AVTS), cette retraite pourra être complétée par le complément de retraite (article 814-2) et l'allocation supplémentaire (article 815-2)(sous conditions de ressources).
.s'ils n'ont pas travaillé, ils percevront l'allocation spéciale vieillesse (article 814-1), complétée par l'allocation supplémentaire, éventuellement majorée d'une AAH différentielle qu'ils pourront donc continuer à percevoir sous forme différentielle.
-pour les bénéficiaires de l'AAH au taux compris entre 50 et
79 % (article L 821-2)
.l'AAH n'est plus versée à 60 ans et sans attribution d'une AAH différentielle.
.les règles générales de l'inaptitude s'appliquent comme ci-dessus hormis l'absence de versement d'AAH différentielle.
Le bulletin officiel solidarité-santé 2001-50 précise que les cotorep doivent systématiquement examiner les premières demandes ou demandes de renouvellement de l'allocation émanant des personnes âgées de plus de 60 ans "afin d'apprécier si l'état ou le taux d'incapacité de la personne justifie l'attribution de l'aah". On retrouve les 2 cas ci-dessus :
-si
le taux est compris entre 50 et 79%, la cotorep notifie un rejet d'attribution
ou de renouvellement de l'aah.
-si le taux est au moins égal à 80%, la personne handicapée doit faire valoir
en priorité ses droits à la vieillesse ; une aah pourra lui être accordée
cumulable avec un avantage vieillesse d'un montant inférieur à celui de l'aah
(on parle d'aah différentielle).
Elle est versée mensuellement par la caisse d'allocations familiales ou la caisse de mutualité sociale agricole (pour les bénéficiaires du régime agricole) du lieu de résidence de l'allocataire à
à l'allocataire ou son tuteur
la personne physique ou morale désignée par l'allocataire
la personne physique ou morale qui assure la charge du handicapé
Elle est exonérée d'impôt sur le revenu, de cotisations de sécurité sociale, de C.S.G. et de R.D.S. Elle est incessible et insaisissable et ne fait pas l'objet d'une récupération sur la succession.
Les allocataires non imposables sur le revenu ont droit pour leur habitation principale à une exonération de la taxe d'habitation et de la taxe foncière.
En cas d'héritage reçu par la personne handicapée :
Sur le plan fiscal : abattement spécifique aux handicapés de 300 000 F (certificat à demander à la cotorep) additionné éventuellement d'un deuxième abattement de 300 000 F commun (d'importance variable selon la parenté de l'héritage).
Sur le plan social, pas d'abattement pour la perception d'un capital
"héritage" dans le calcul du plafond de ressources par la CAF :
-l'année de perception de l'héritage, l'allocataire va voir le plafond dépassé
et l'année de perception suivante de juillet à juin, l'AAH est supprimée.
-elle sera rétablie l'année suivante, si le plafond n'est pas à nouveau dépassé
en raison par exemple des revenus tirés du placement du capital de l'héritage
!
Pour toute interrogation sur la fiscalité du handicap : allez à la rubrique "autres sites intéressants"
Elle ouvre droit à l'affiliation gratuite au régime général d'assurance maladie-maternité en l'absence d'affiliation à un autre titre. Les soins n'étant pas exonérés du
ticket modérateur, si l'État de santé le justifie, une demande doit être faite par le médecin auprès de votre Caisse primaire d'assurance maladie, qui sollicitera l'avis du contrôle médical ; l'accord pourra être accordé si l'affection rentre dans le cadre des affections de longue durée.
CMU
ou couverture maladie universelle : noter que le montant de l'AAH (supérieur à
3600F) ne permet pas de bénéficier de la couverture maladie universelle sauf
exceptions :
Lettre
ministérielle DSS-2 A du 26 juillet 2001 : en cas
de diminution du montant de l'AAH en raison d'une hospitalisation supérieure à
60 jours, d'un séjour dans une maison d'accueil spécialisée de plus de 45
jours ou en cas de détention, le droit à la couverture maladie complémentaire
ou CMU peut être accordé.
AAH
et régime de sécurité sociale étudiante (question fréquente) - voici
les textes :
Conformément à la réglementation en vigueur," sont
obligatoirement affiliés au régime de Sécurité Sociale applicable aux étudiants,
les étudiants qui ne sont pas assurés sociaux d'un régime obligatoire (si cet
autre régime est également subsidiaire, les règles de priorité sont appliquées
: priorité au régime contributif sur un régime non contributif) autre que le
régime général sur critère de résidence".
De ce fait, l'assujettissement au titre de l'article L 381.27 (AAH) "non
contributif" doit s'effacer devant l'assujettissement au titre de l'article
L 381.4 (régime des étudiants) "contributif".
Cependant
certaines facultés passent outre et ne contraignent pas l'étudiant à
s'inscrire au régime étudiant.La carte d'invalidité peut être attribuée par la COTOREP et permet des avantages fiscaux (exonération de la vignette automobile, télévision...) des facilités dans les transports.
L'allocation compensatrice de tierce personne peut être attribuée à un handicapé de moins de 60 ans s'il ne peut plus effectuer la plupart des actes ordinaires de la vie et si son taux d'incapacité atteint 80%.
L'allocation de logement social peut être attribuée à tout bénéficiaire de l'allocation pour adultes handicapés.
Diminution du montant de l'abonnement téléphonique : présentez votre
certificat d'attribution d'aah fourni par la CAF à France Telecom
peut être accordée sous certaines conditions aux personnes handicapées vivant dans un logement indépendant :
Ce complément est égal à 16% du montant de l'allocation à taux plein (AAHCOMPLEMENT ) et est cumulable avec l'allocation compensatrice.
Loi N° 75-534 du 30/06/1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées
Loi N° 75-535 du 30/06/1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales
Décret N° 75-1197 du 16/12/1975
Décret N° 75-1199 du 16/12/1975
Décret N° 76-478 et 76-479 du 02/06/1976
Décret N° 76-707 du 21/07/1976
Décret N° 89-921 du 22/12/1989
Décret N° 90-534 du 29/06/1990
Décret N° 93-672 du 27/03/1993
Décret N° 93-964 du 23/07/1993
Décret N° 94-379 du 16/05/1994
Code de la Sécurité Sociale
(partie
législative)
L 821-1 et
L 821-2
D 821-1 à 821-15 ++++ (décrets simples en conseil d'État)
Code
du travail
L.323-1 à L.323-35 (partie
législative)
R.323-1 à R.323-119 (décrets
en conseil d'Etat)
D.323-1 à D.323-25-5 (décrets
simples)
Code de l'action sociale et de la famille
(partie législative)
Article L244-1
La liste des cotorep par le Ministère des Affaires sociales | ![]() |